Le poète est un artiste et comme celui-ci, il est tout à la fois décrié et chanté pour sa misère et son talent. Ce mot vient du grec poiêsis qui veut dire "faire". Vue sous cet angle, la poésie est le faire par excellence. C'est un acte analogue à celui des artisans, mais porté à une perfection exemplaire. Le poète doit être un Voyant. Il doit voir mieux que les autres et dire ce qu'il voit. Il doit aussi nous transporter dans le monde de la beauté, de la pureté, nous permettre de regarder ailleurs sans pour autant que nous oubliions notre monde parfois bien trivial et bien décevant... On peut vivre sans poésie, comme on peut vivre sans beaux objets autour de soi, mais c'est tellement plus agréable avec !
Voici, à titre d'introduction, une très belle chanson de Léonard Coheninterprétée par mon ami canadien (voir son site):
Alleluia, par Kar Storm
Quelques belles photos qui font rêver:
Un monde dans ses mains
La beauté du nid
Un paysage merveilleux
Tous responsables: nous tenons l'avenir du monde dans nos mains!
Pureté! Admiration!
Rêverie en bleu...
Instant magique!
Quelques poèmes, parmi tant d'autres, que vous allez aimer:
L'écureuil _____
Le petit écureuil fait de la gymnastique Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis. Les rayons du soleil, maintenant alanguis, Ont laissé le ravin dans un jour fantastique.
Le paysage est plein de stupeur extatique ; Tout s'ébauche indistinct comme dans un croquis. Le petit écureuil fait de la gymnastique Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.
Tout à l'heure, la nuit, la grande narcotique, Posera son pied noir sur le soleil conquis ; Mais, d'ici là, tout seul, avec un charme exquis, Acrobate furtif de la branche élastique, Le petit écureuil fait de la gymnastique Maurice Rollinat
JE CHANTE POUR PASSER LE TEMPS
Je chante pour passer le temps Petit qu'il me reste de vivre Comme on dessine sur le givre Comme on se fait le cœur content A lancer cailloux sur l'étang Je chante pour passer le temps
J'ai vécu le jour des merveilles Vous et moi souvenez-vous-en Et j'ai franchi le mur des ans Des miracles plein les oreilles Notre univers n'est plus pareil J'ai vécu le jour des merveilles
Allons que ces doigts se dénouent Comme le front d'avec la gloire Nos yeux furent premiers à voir Les nuages plus bas que nous Et l'alouette à nos genoux Allons que ces doigts se dénouent
Nous avons fait des clairs de lune Pour nos palais et nos statues Qu'importe à présent qu'on nous tue Les nuits tomberont une à une La Chine s'est mise en Commune Nous avons fait des clairs de lune
Et j'en dirais et j'en dirais Tant fut cette vie aventure Où l'homme a pris grandeur nature Sa voix par-dessus les forêts Les monts les mers et les secrets Et j'en dirais et j'en dirais
Oui pour passer le temps je chante Au violon s'use l'archet La pierre au jeu des ricochets Et que mon amour est touchante Près de moi dans l'ombre penchante Oui pour passer le temps je chante
Je passe le temps en chantant Je chante pour passer le temps (Aragon)
A la belle étoile
(Jacques Prévert)
Boulevard de la Chapelle où passe le métro aérien Il y a des filles très belles et beaucoup de vauriens Les clochards affamés s'endorment sur les bancs De vieilles poupées font le tapin à soixante-cinq ans
Boulevard Richard-Lenoir j'ai rencontré Richard Leblanc Il était pâle comme l'ivoire et perdait tout son sang Tire-toi d'ici tire-toi d'ici voilà ce qu'il m'a dit Les flics viennent de passer Histoire de s'réchauffer ils m'ont assaisonné
Boulevard des Italiens j'ai rencontré un Espagnol Devant chez Dupont tout est bon après la fermeture Il fouillait les ordures pour trouver un croûton Encore un sale youpin qui vient manger notre pain Dit un monsieur très bien
Boulevard de Vaugirard j'ai aperçu un nouveau-né Au pied d'un réverbère dans une boîte à chaussures Le nouveau-né dormait, dormait ah ! quelle merveille De son dernier sommeil Un vrai petit veinard Boulevard de Vaugirard
Au jour le jour à la nuit la nuit A la belle étoile C'est comme ça que je vis Où est-elle l'étoile Moi je ne l'ai jamais vue Elle doit être trop belle pour le premier venu Au jour le jour à la nuit la nuit A la belle étoile C'est comme ça que je vis C'est une drôle d'étoile C'est une triste vie Une triste vie.
Familiale (Prévert)
La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
Il fait des affaires
Sa femme fait du tricot
Son fils la guerre
Lui des affaires
Il trouve ça tout naturel le père
Et le fils et le fils
Qu'est-ce qu'il trouve le fils?
Il ne trouve rien absolument rien le fils
Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre
Quand il aura fini la guerre
Il fera des affaires avec son père
La guerre continue la mère continue elle tricote
Le père continue il fait des affaires
Le fils est tué il ne continue plus
Le père et la mère vont au cimetière
Ils trouvent ça tout naturel le père et la mère
La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
Les affaires la guerre le tricot la guerre
Les affaires les affaires et les affaires
La vie avec le cimetière.
Comme la mer
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage. Et la mer est amère, et l'amour est amer, L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer, Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau, Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes. (Pierre de Marbeuf)
Chanson pour les enfants l'hiver
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau.
(Jacques Prévert / poème mis en musique et chanté par les Frères Jacques
> émission que je vais enregistrer sur RCF pour une diffusion le 23 janvier prochain)
ANAGRAMMES
Par le jeu des anagrammes, Sans une lettre de trop, Tu découvres le sésame Des mots qui font d'autres mots.
Me croiras-tu si je m'écrie Que toute neige a du génie ?
Vas-tu prétendre que je triche Si je change ton chien en niche ?
Me traiteras-tu de vantard Si une harpe devient phare?
Tout est permis en poésie. Grâce aux mots, l'image est magie. Pierre Coran
Tu seras un homme, mon fils
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d'amour ; Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre Et , te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles, Sans mentir toi-même d'un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frères, Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître, Penser, sans n'être qu'un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu peux être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un Homme, mon fils. (Poème de Rudyard KIPLING traduit par André Maurois)
LUCIEN JACQUES
(1898-1961)
CREDO
Je crois en l'homme, cette ordure.
Je crois en l'homme, ce fumier,
Ce sable mouvant, cette eau morte.
Je crois en l'homme, ce tordu,
Cette vessie de vanité.
Je crois en l'homme, cette pommade,
Ce grelot, cette plume au vent,
Ce boute-feu, ce fouille-merde.
Je crois en l'homme, ce lèche-sang.
Malgré tout ce qu'il a pu faire
De mortel et d'irréparable.
Je crois en lui
Pour la sûreté de sa main,
Pour son goût de la liberté,
Pour le jeu de sa fantaisie.
Pour son vertige devant l'étoile.
Je crois en lui
Pour le sel de son amitié,
Pour l'eau de ses yeux, pour son rire,
Pour son élan et ses faiblesses.
Je crois à tout jamais en lui
Pour une main qui s'est tendue.
Pour un regard qui s'est offert.
Et puis surtout et avant tout
Pour le simple accueil d'un berger.
C'est le joli printemps
C'est le joli printemps Qui fait sortir les filles, C'est le joli printemps Qui fait briller le temps.
J'y vais à la fontaine, C'est le joli printemps, Trouver celle qui m'aime, Celle que j'aime tant.
C'est dans le mois d'avril Qu'on promet pour longtemps, C'est le joli printemps, Qui fait sortir les filles,
La fille et le galant, Pour danser le quadrille. C'est le joli printemps Qui fait briller le temps.
Aussi, profitez-en, Jeunes gens, jeunes filles; C'est le joli printemps Qui fait briller le temps.
Car le joli printemps, C'est le temps d'une aiguille. Car le joli printemps Ne dure pas longtemps.
(Maurice Fombeure)
Poème de Michèle Brodowickz
Qui suis-je ?
"Mon identité de citoyenne française est Michèle Brodowicz.
Le pseudo de Moun n'a rien de sectaire ; je ne suis pas le gourou en jupons d'une quelconque secte, ceci pour rassurer les plus sceptiques. Moun est le raccourci de Mamounette, surnom donné par ma dernière fille.
Je réside en Ardèche Méridionale depuis plus de 15 ans mais je suis originaire de la région Champagne-Ardennes.
Après des études de secrétariat et quelques années de travail dans ce domaine, je me suis consacrée à l'éducation de mes trois enfants maintenant devenus grands puisque je suis dans ma 46ème année". (Informations glanées sur internet)
Commentaires
1 Lola Le 25/06/2011